TEKSTY PIOSENEK...
Vis-à-vis
de la Vistule à la Seine...
2 - J'aime me retrouver là (Lubię wracać tam, gdzie byłem)
3 - La Grande Valse Brillante (Grande Valse Brillante)
4 - Sauve-toi mon pauvre coeur (Uciekaj moje serce)
5 - Il ne se passe rien (Naprawdę nie dzieje się nic)
6 - Ton portrait (Jej portret)
7 - Varsovie (Sen o Warszawie)
8 - Sous les reflets des feuilles d'ambre (W żółtych płomieniach liści)
9 - Qu'on est bien chez maman (Nie ma jak u mamy)
10 - Vivre sans croire en rien (Trudno nie wierzyć w nic)
11 - N'oubliez pas les jardins (Pamiętajcie o ogrodach)
Introduction
(Francois)
Comme je suis né à 25 ans, entre la Pologne et la France,
Ces deux miroirs en vis-à-vis, quelques reflets à l’évidence
se font modèles, et les modèles, de simples reflets de reflets
Ces miroirs sont d’autant plus beaux qu’ils restent flous et imparfaits.
"J'aime me retrouver là"
(tekst oryginalny "Lubię wracać tam, gdzie byłem"
ZbigniewWodecki / Wojciech Młynarski
adapt. fr. Francois i Roger Martineau)
On va, on court
Chercher un hier pour aujourd’hui
Après le jour
Revoir ce qui depuis hante nos nuits
Le temps, longtemps
M’envoie battre le pavé perdu
Vers cet instant
Où je l’ai aperçue
J’aime me retrouver là sous ce balcon
Parmi les roses au parfum si bon
Me tenir encore devant la porte
Attendant ici
D’être à sa merci
La verrai-je telle qu’en ce jour
L’entendrai-je me dire bonjour ?
J’aime recueillir les souvenirs
De ces lieux qui ne peuvent mourir
Et plonger en leur cruelle absence
Au creux de mon cœur sombre
M’éclairer de ton ombre
Reprendre une fois la chanson
d’un bel autrefois
pour toi et moi…
… Es-tu
à désirer ce même amour perdu
Ce lieu le tien
Ressent-il mon chagrin ?
Vois-tu comme moi
Tous ces objets qui partagent ton tourment ?
Veux-tu comme moi
Que tout soit comme avant ?
Aimes-tu jamais te montrer au balcon
Parmi ces roses au parfum si bon
Espérant me voir devant la porte
Te demandant si
J’y serai aussi ?
Aujourd’hui, demain, chaque jour
Que tu puisses me dire bonjour
Aimes-tu remuer les souvenirs
De ces lieux qui ne peuvent mourir
Et plonger en leur cruelle absence
Eclairer nos cœurs sombres
Confondre nos ombres
Reprendre une fois
la chanson d’un bel autrefois
pour toi et moi…
"La Grande Valse Brillante"
(tekst oryginalny "Grande Valse Brillante"
Zygmunt Konieczny / Julian Tuwim
adapt. fr. Francois & Leszek Wysocki)
1.
J’avale une vodka, puis
une autre;
Mon oeil déjà qui se plisse
Et arpente la piste,
tu t’ rappelles …?
L’orchestre se meurt et
se noie en silence,
et soudain – recommence …
Est-ce que tu te rappelles …?
Déjà - ton regard et le mien
Se traversent,
S’esquivent et devinent
cet instant,
imminent …
Est-ce que tu te rappelles …?
Et vaillant, et prudent j’avance
et chasse du revers
de la main les soucis
de la mort de la vie –
on lance la Grande Valse Brillante !
/REF/.
Est-ce que tu te rappelles
Cette valse légère,
Qu’on dansait naguère,
Dociles à mon pas ,
Te rappelles-tu la Terre
Mise à l’envers
fière de tomber dans mes bras?
Et ses deux hemisphères,
Prêtes à se laisser faire
par les doigts de
ton fin cavalier ?
D’insolence frémissantes,
D’impatience haletantes
Que mes mains
Leur fassent tout oublier
Et tes yeux, deux étoiles,
Habillées sous un voile
de paupières, deux ajours,
rabaissés à demi,
paraissaient à l’envi
caresser eux aussi
celui-là, celui-ci,
Tour à tour
2.
Quand le rythme s’endiable,
Je poursuis, intenable,
En athlète malhabile,
ma manoeuvre improbable,
Et le pas qui se corse,
La conquète qui s’amorce
Je parade, je défile,
et je gonfle mon torse
Ref/
Est-ce que tu te rappelles cette (…)
3.
Tout à coup je chavire ,
Et ta main se retire
Car tu vois ma semelle
qui sous moi se déchire
Mais pourtant, vrai artiste,
les pieds nus, je persiste
M’élançant de plus belle ;
je demeure sur la piste.
Est-ce que tu te rappelles cette (…)
"Sauve-toi mon pauvre coeur"
(tekst oryginalny "Uciekaj moje serce"
Seweryn Krajewski / Agnieszka Osiecka
adapt. fr. Jerzy Lisowski)
Ce couloir d'hôtel, on s'est frolé a peine
Nos mains se cherchent sur la plage - un regard
La lettre venue sans retard
Un sourire de vanité
Toujours trop peu mon pauvre coeur pour subsister
Sauve - toi au petit jour
La honte aprés l'amour
Te poursuivra toujours
A jamais
Ces jours de pluie aprés tant de beaux dimanches
Une illusion de plus, c'est rien mais ça fait mal
Il n'est pas vrai qu'c'était fatal
Porquoi etais - je si pressée
Toujours trop peu mon pauvre coeur pour subsister
Sauve - toi au petit jour
La honte aprés l'amour
Te poursuivra toujours
Pauvre coeur un peu balourd
Sauve - toi au petit jour
La honte aprés l'amour
Te poursuivra toujours
A jamais sans retour
Départs furtifs a la va-vite, désagréables
Poupées trompées, ton ours en peluche lui aussi
Un bouqet de fleurs dégarni
L'espoir encore, dernier essai
Toujours trop peu mon pauvre coeur pour subsister
Sauve - toi au petit jour...
Uciekaj skoro swit
Bo potem bedzie wstyd
I nie wybaczy nikt
Chlodu ust twych …
"Il ne se passe rien"
(tekst oryginalny "Naprawdę nie dzieje się nic"
Grzegorz Turnau / Michał Zabłocki
adapt. fr. Francois i Roger Martineau)
Proclame à voix haute tes présages
Et dicte les plus beaux ouvrages
Il ne rempliront pas plus de vide
Que les mirages.
Tes paroles à séduire les hommes
Ne sont qu’un cuivre qui résonne
Souffle un vent du nord ou du midi
Et tout s’oublie
Tourne, tourne sans fin la meule du destin
La terre, les filles et le vin que de près tu regardes
Il ne se passe rien, il n’en restera rien,
Qui mérite que tu t’y attardes
Il ne se passe rien, il n’en restera rien,
Qui mérite que tu t’y attardes
Réfute les plus sûrs présages
Referme les plus beaux ouvrages
Qui te bercent entre fausses raisons
et vraies illusions.
Ne lis que les pages laissées blanches
Ne suis que les jambes qui flanchent,
Ne serre que les mains qui se blessent
par maladresse.
Tourne, tourne sans fin la meule du destin
La terre, les filles et le vin que de près tu regardes
Il ne se passe rien, il n’en restera rien,
Qui mérite que tu t’y attardes
Il ne se passe rien, il n’en restera rien,
Qui mérite que tu t’y attardes
Tourne, tourne à l’envi la meule de la vie
Si tu veux en goûter, regarde à côté
Ces passants que tu ne voyais plus
Hésitants et confus à chercher leur bonheur
Qu’autrefois tu méprisais peut-être,
Qu’ils deviennent tes maîtres, et toi, leur serviteur
"Ton portrait"
(tekst oryginalny "Jej portret"
Włodzimierz Nahorny / Jonasz Kofta
adapt. fr. René Koelblen)
Souvent je me demande qui tu es,
Mais même toi, souvent tu ne le sais.
Dans les miroirs de nos grises journées
J’entends ta voix et ton rire,
Je vois tes gestes, tes soupirs,
Toujours je garde en moi
Ton plus beau sourire.
Souvent je me demande qui tu es,
Mais ai-je besoin de cette vérité ?
Lorsque nos routes vont se séparer
Je garderai ton parfum,
De ton visage le dessin,
Je porterai en moi
Ton plus beau portrait.
Il me suivra partout au monde,
En toute heure, en toute seconde,
Mon talisman, mon gage et mon plus grand secret.
Je t’attendrai, mon âme en peine,
En priant pour que tu reviennes,
Toute ma vie, sans jamais le quitter.
Il me suivra partout au monde,
En toute heure, en toute seconde,
Mon talisman, mon gage et mon plus grand secret.
Je t’attendrai, mon âme en peine,
En priant pour que tu reviennes,
Toute ma vie, sans jamais le quitter.
Souvent je me demande qui tu es,
Mais ai-je besoin de cette vérité ?
Lorsque nos routes vont se séparer
Je garderai ton parfum,
De ton visage le dessin,
Je porterai en moi
Ton plus beau portrait.
"Varsovie"
(tekst oryginalny "Sen o Warszawie"
Czesław Niemen / Marek Gaszyński
adapt. fr. Pierre Delanoë)
Si tu viens dans mon pays
Mon ami de Paris
Tu seras comme chez toi
A Varsovie
Tout le monde te reconnaitra
Si tu viens dans ma maison
Tu verras il fait bon
Chaque soir les voisins
A Varsovie
Danseront pour toi et tu seras bien
Et ils chanteront
Pendant toute la nuit
Pour toi
Et quand tu partiras
Je sais Je sais
Que tu te souviendras
De Varsovie
De Varsovie
De Varsovie
Si tu viens dans ma maison
Tu verras il fait bon
Chaque soir les voisins
A Varsovie
Danseront pour toi et tu seras bien
Et ils chanteront
Pendant toute la nuit
Pour toi
Et quand tu partiras
Je sais Je sais
Que tu te souviendras
De Varsovie
De Varsovie
De Varsovie
"Sous les reflets des feuilles d'ambre"
(tekst oryginalny "W żółtych płomieniach liści"
Andrzej Zieliński / Agnieszka Osiecka
adapt. fr. Francois)
L’automne a dessiné en fresque,
sous les reflets des feuilles d’ambre,
Une forêt qu’on croirait presque
parée pour célébrer décembre.
Et les oiseaux en rang se serrent,
perchés sur la branche qui tremble,
Les uns prêts à se faire la paire,
les autres prêts à les attendre...
Cent fois j’en ai laissé derrière,
cent fois laissé partir devant,
A la fois libre et prisonnière,
baguée comme ces oiseaux blancs.
Cent fois on m’a laissée derrière,
quitté au loin, quitté un temps
Des yeux, mais pas de l’annulaire,
ce doigt si lourd pourtant...
Gęsi już wszystkie po wyroku,
nie doczekają się kolędy,
ucięte głowy ze łzą w oku
zwiędną jak kwiaty, które zwiędły.
Dziś jeszcze gęsi kroczą ku mnie
w ostatnim sennym kontredansie
jak tłuste księżne, które dumnie
witały przewrót, kiedy stał się…
Cent fois je me donnai le change,
sous un rictus pour tout sourire
suppliant Dieu par tous les anges,
de m’épargner l’ancien martyre,
Cent fois je me donnai le change,
me dispersai au quatre vents,
Cent fois je me donnais le change,
Jusqu’à l’adieu suivant...
Comme le ver que prend au piège
le feu qui consume sa feuille,
Mon coeur lassé se désagrège,
de fièvre en peine, de peur en deuil
Mais bien qu’il gèle à pierre fendre,
ne venez pas fleurir sa tombe
Il renaîtra bien de ses cendres,
il déblaira bien ses décombres...
I ja żegnałem nieraz kogoś
i powracałem już nie taki,
choć na mej ręce lśniła srogo
obrączka, jaką noszą ptaki.
I ty żegnałaś nieraz kogoś
za chmurą, za górą, za drogą,
i ty żegnałaś nieraz kogos…
"Qu'on est bien chez maman"
(tekst oryginalny "Nie ma jak u mamy"
Panojak Bojadżijew / Wojciech Młynarski
adapt. fr. Pierre Martineau)
Au soir, avant qu’on sommeille,
Que s’éteigne mon visage,
A mon oreille, elle entame
Un air qui comble mon âme...
Au matin elle me réveille,
En me tendant mon bagage :
« tu es grand, me dit-on,
Mais n’oublie jamais ma chanson »
Qu’on est bien, chez maman, dans un coin, bien au chaud
Qu’on est bien chez maman, et tu comprendras bientôt,
Qu’on est bien chez maman, bien au chaud, dans un coin
Qu’on est bien chez maman, Dieu chez maman qu’on est bien !
Sûr, il faut qu’un homm’ travaille
Devant ce monde à défendre,
J’ai mis mon coeur à l’ouvrage,
Et ma sueur et mon courage
Mais souvent mon corps défaille,
Presque tout honteux d’entendre,
Mon esprit, malgré lui
Lui souffler cette mélodie :
Qu’on est bien, chez maman, dans un coin, bien au chaud
Qu’on est bien chez maman, et tu comprendras bientôt,
Qu’on est bien chez maman, bien au chaud, dans un coin
Qu’on est bien chez maman, Dieu chez maman qu’on est bien !
C’en est trop de solitude,
Trop d’attendre dans mon coin,
Il paraît que c’est un âge
Où l’on fait bon mariage
Et depuis, j’ai l’habitude
Quand elle berce les bambins,
D’entonner à mi-voix
Le doux refrain d’autrefois :
Qu’on est bien, chez maman, dans un coin, bien au chaud
Qu’on est bien chez maman, et tu comprendras bientôt,
Qu’on est bien chez maman, bien au chaud, dans un coin
Qu’on est bien chez maman, Dieu chez maman qu’on est bien !
"Vivre sans croire en rien"
(tekst oryginalny "Trudno nie wierzyć w nic"
Jarosław Treliński / Adam Nowak (zespół Raz Dwa Trzy)
adapt. fr. Francois)
Du haut des cieux
J’entendrai
La voix d’un Dieu
Demander :
« T’es-tu sauvé ou perdu ?
As-tu donné
comme tu as reçu ?
et pardonné sept fois plus ?
Et remboursé tout ton dû ? »
Je répondrai :
« Quel passif
Peut bien guetter
un chétif
un indécis, un déçu
qui eût bien fait plus,
pour peu qu’il T’eût vu...
qui de moins en moins
sûr de tes chemins,
se frayait le sien
A la force des poings
Vivre sans croire en rien
Vivre sans croire en rien
Vivre sans croire en rien
Du haut des cieux
On verra
Peut-être un Dieu
Me prendra
Moi, le chétif, le déçu,
Moi, l'indécis,
qui a fait ce qu’il a pu,
pour son demain
à l’instinct,
qui tentait bien
chaque matin
de vivre sans croire en rien
Vivre sans croire en rien
Vivre sans croire en rien
"N'oubliez pas les jardins"
(tekst oryginalny "pamiętajcie o ogrodach"
Jan Pietrzak / Jonasz Kofta
adapt. fr. Stanisław Waszak)
Aux murs de lierre
Au coeur de fleurs
Au chant des prés
Au pied d'un chêne
Douceur sereine
Pour s'évader
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que tout commence
Car le monde court en vain,
et la paix se pend aux branches
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que le poète,
mieux que béton et parpaings
nous protège des tempètes
Le temps s'étale
Sur une toile
Dans les lilas
Sourires aux larmes
Ivres de charmes
Fiers d’être là
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que tout commence
Car le monde court en vain,
et la paix se pend aux branches
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que le poète,
mieux que béton et parpaings
nous protège des tempètes
Trouver la route
Quand tout déroute
Que tout fait mal
Il y a une Terre
Ouverte et claire...
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que tout commence
Car le monde court en vain,
et la paix se pend aux branches
N’oubliez pas les jardins
C’est bien là que le poète,
mieux que béton et parpaings
nous protège des tempètes
Bonus : "Les murs"
(tekst oryginalny "Mury"
Jacek Kaczmarski
adapt. fr. Roger Martineau)
1
Elle n’était plus seule cette foule
Depuis qu’un poète égaré
En avait cadencé la houle
Pour leur rêve de liberté
Un seul cœur pour une seule foule
Et ce cœur c’était le sien
Un seul chant pour que tout s’écroule
et un’ seule aurore pour demain
ref
Et ils chantaient à perdre haleine
Contre tous les murs de la haine
Il faut qu’ils tombent, tombent, tombent
Et qu’à la tombe on les entraîne
2
Ah, Dieu, qu’il était beau d’entendre
Ce cri des anciens endormis
Qui là n’en pouvaient plus d’attendre
Sous le joug du grand ennemi
Le chant impatient du poète
Aiguisait leur désir sanglant
Pendant qu’il redoutait peut-être
La venue de leur grand printemps
Ref
Tous ils chantaient à perdre haleine
Contre tous les murs de la haine
Il faut qu’ils tombent, tombent, tombent
Et qu’à la tombe on les entraîne
Wyrwij murom zęby krat
Zerwij kajdany, połam bat
A mury runą, runą, runą
I pogrzebią stary świat!
3
Lorsqu’enfin apparut l’aurore
A portée de mains et de cœur
Ils reprirent une fois encore
Ce chant d’un avenir meilleur
Ont renversé tout l’ancien monde
Ont jugé par un puis par dix
Ceux qui étaient pour, ceux qui étaient contre
Et ce chanteur pour eux trop triste...
Ref
Ont érigé contre la haine
Et pour abolir toutes peines
Des murs qui montent, montent, montent
Au cri de sa même rengaine
De ces murs où il vit à l’ombre
Le poète à l’œuvre maudite
En son cœur sombre tombe tombe
Seul dans sa chambre bien petite….